Vous souffrez d’une maladie inflammatoire chronique (polyarthrite rhumatoïde, dermatite atopique…) et votre médecin vous a prescrit du Rinvoq® (Upadacitinib). Ce traitement innovant (un inhibiteur de JAK) est souvent très efficace, mais vous constatez une prise de poids depuis le début du traitement. Est-ce un effet secondaire connu ? Et est-il réversible ?
La réponse est oui : la prise de poids est un effet secondaire répertorié du Rinvoq® et des autres médicaments de sa classe. Cependant, son importance est variable et ses causes sont souvent multifactorielles.
Les infos à retenir
- ✅ Oui, c’est un effet secondaire connu : Les études cliniques et les remontées de pharmacovigilance rapportent la prise de poids comme un effet indésirable fréquent (survenant chez 1 à 10% des patients).
- ⚖️ Une prise de poids généralement modérée : Il s’agit le plus souvent d’une prise de poids modérée (quelques kilos) qui a tendance à survenir durant les premiers mois de traitement puis à se stabiliser.
- 🔄 La cause est double : Le médicament lui-même peut altérer le métabolisme des lipides, mais la diminution de l’inflammation et l’amélioration de l’état général (reprise de l’appétit, moins de calories brûlées par la maladie) jouent aussi un rôle majeur.
- 🩺 Ne jamais arrêter le traitement seul : Ne stoppez jamais votre traitement à cause de cet effet. Parlez-en à votre rhumatologue ou dermatologue. La gestion du poids passe par des mesures hygiéno-diététiques.
Que disent les études cliniques sur Rinvoq® et le poids ?
Le Rinvoq® (Upadacitinib) appartient à la famille des inhibiteurs de Janus Kinase (JAK). Ces médicaments agissent en bloquant des enzymes spécifiques responsables de l’inflammation. La prise de poids est un effet de classe (commun à plusieurs médicaments de cette famille). Dans les essais cliniques pour la polyarthrite rhumatoïde, une prise de poids a été observée chez un pourcentage non négligeable de patients. Il est important de noter que cet effet est également lié à une modification du profil lipidique : le Rinvoq® peut augmenter les taux de cholestérol (LDL et HDL), ce qui montre son impact sur le métabolisme des graisses. Cette prise de poids est généralement modeste (en moyenne 2-3 kg) et se stabilise après les 6 premiers mois.
La prise de poids est-elle due au médicament ou à l’amélioration de la maladie ?
C’est un point crucial à comprendre. Il est très difficile de faire la part des choses entre l’effet direct du médicament et l’effet indirect de l’amélioration de votre état de santé.
L’impact de la baisse de l’inflammation
Une maladie inflammatoire chronique (comme la polyarthrite) est un « feu » qui brûle en permanence. Votre corps est en état d’inflammation constante, ce qui consomme énormément de calories (hyper-métabolisme). Lorsque le Rinvoq® agit efficacement, il « éteint l’incendie ». Votre métabolisme de base ralentit et revient à la normale. Si vous continuez à manger comme avant, vous allez mathématiquement prendre du poids.
L’arrêt des corticoïdes et la reprise de l’appétit
De nombreux patients sous Rinvoq® étaient auparavant traités par corticoïdes (Prednisone, Cortancyl…), connus pour faire gonfler (rétention d’eau) et modifier la répartition des graisses. Le Rinvoq® permet souvent de sevrer les corticoïdes. Mais en parallèle, en diminuant la douleur et l’inflammation, le Rinvoq® améliore l’état général et redonne de l’appétit. Vous vous sentez mieux, vous bougez plus, mais vous mangez aussi avec plus de plaisir. Cette reprise d’une vie « normale » peut s’accompagner d’une prise de poids naturelle.
Comment gérer cette prise de poids ?
La première règle est de ne pas paniquer et de ne surtout pas arrêter votre traitement. Le bénéfice du Rinvoq® sur la destruction de vos articulations ou sur votre peau est infiniment plus important que cet effet secondaire.
1. Parler à son médecin
C’est votre interlocuteur N°1. Il vérifiera que cette prise de poids n’est pas le signe d’un autre problème (un œdème lié à un problème cardiaque, par exemple) et vous rassurera. Il surveillera votre profil lipidique par des prises de sang régulières.
2. Adapter son hygiène de vie
C’est la seule solution de fond. L’amélioration de votre état grâce au Rinvoq® doit être l’occasion de reprendre une activité physique régulière, que la maladie vous interdisait peut-être auparavant. La surveillance de votre alimentation (contrôle des sucres et des graisses) est également essentielle pour contrabalancer la tendance à la prise de poids.
L’avis du rhumatologue
« La prise de poids sous inhibiteur de JAK est une réalité que nous gérons avec nos patients. Je leur explique que c’est souvent le ‘prix à payer’ pour stopper une maladie destructrice, et que cette prise de poids est modeste. Je leur dis aussi que c’est souvent un signe que le traitement fonctionne très bien ! Nous mettons alors en place un suivi diététique et nous les encourageons à bouger. Il est bien plus facile de gérer 3 kilos en trop que des articulations détruites. »
Un effet secondaire à surveiller, mais pas une fatalité
La prise de poids sous Rinvoq® est un effet secondaire fréquent, mais qui est le plus souvent modéré et gérable. Il ne doit pas vous faire arrêter un traitement qui change la vie de milliers de patients. En l’anticipant et en adaptant votre hygiène de vie, vous pourrez bénéficier de son efficacité tout en maîtrisant votre poids.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 La prise de poids est-elle réversible si j’arrête le traitement ?
Généralement oui. Si la prise de poids est directement liée au médicament, l’arrêt du traitement (toujours sur décision médicale) devrait permettre un retour au poids initial, à condition d’adapter son alimentation.
📈 Le Rinvoq® fait-il augmenter le cholestérol ?
Oui, c’est un effet connu et surveillé. Le Rinvoq® peut entraîner une augmentation des lipides sanguins (cholestérol total, LDL et HDL). C’est pourquoi votre médecin vous prescrit des bilans sanguins réguliers pour surveiller ces paramètres et, si nécessaire, introduire un traitement anti-cholestérol.
💊 Est-ce que les autres traitements (biothérapies) font aussi grossir ?
C’est moins fréquent. Les anti-TNF alpha (Humira®, Enbrel®) ne sont pas typiquement associés à une prise de poids, bien que l’amélioration de l’état général puisse y contribuer. Les corticoïdes restent les médicaments qui font le plus grossir dans ce type de pathologie.
