Votre bébé fait ses dents et semble souffrir. Ses nuits sont hachées, il pleure, et la seule chose qui semble le calmer est une dose de Doliprane® (paracétamol) au coucher. Cette situation dure, et vous vous demandez si donner cet antalgique tous les soirs est sans risque. C’est une question légitime, car si le paracétamol est un allié, ce n’est pas une solution de routine.
Les infos à retenir
- ❌ Non, ce n’est pas recommandé : Donner du Doliprane® systématiquement tous les soirs sans une douleur avérée et sans avis médical est une mauvaise pratique.
- ⚖️ Le Doliprane® est un médicament : Ce n’est pas un sirop pour dormir. Une utilisation chronique et non justifiée présente un risque de toxicité pour le foie.
- 🚨 Le risque de masquer un autre problème : Le vrai danger est de mettre cette douleur nocturne sur le compte des dents et de passer à côté du vrai problème : une otite, qui est la cause N°1 des réveils nocturnes douloureux.
- 👍 La règle d’or : en cas de douleur avérée uniquement. Le paracétamol est justifié si l’enfant a une fièvre modérée ou s’il est visiblement en douleur (pleurs inconsolables). Si ce besoin est systématique, il faut consulter.
Pourquoi donner du Doliprane® « au cas où » est-il une mauvaise idée ?
Le paracétamol (Doliprane®, Efferalgan®…) est un médicament très sûr et efficace lorsqu’il est utilisé correctement. Cependant, ce n’est pas un produit anodin.
Le risque de toxicité hépatique
Le principal risque est le surdosage, qui est toxique pour le foie. Donner une dose tous les soirs « au cas où » augmente le risque d’une erreur de dosage ou d’une accumulation si l’enfant reçoit d’autres médicaments. L’utilisation doit rester ponctuelle et justifiée par une douleur ou une fièvre.
Le risque de masquer la vraie cause
C’est le danger le plus important. Les « poussées dentaires » ont le dos large. Elles sont souvent accusées à tort de tous les maux de bébé (fièvre, pleurs…). Or, un bébé qui se réveille en hurlant toutes les nuits et qui n’est calmé que par du Doliprane® souffre peut-être d’une otite moyenne aiguë. La douleur de l’otite est décuplée en position allongée. En donnant du paracétamol, vous calmez la douleur, mais vous ne traitez pas l’infection, qui peut s’aggraver silencieusement.
Comment faire la différence entre une poussée dentaire et une otite ?
Il est crucial d’apprendre à distinguer les symptômes.
Une poussée dentaire « classique » provoque :
– Une hypersalivation (bébé bave beaucoup).
– Le besoin de mordiller tout ce qu’il trouve.
– Des joues rouges, des fesses irritées.
– Une fièvre légère (en dessous de 38,5°C) et un état grognon.
Une otite provoque :
– Une fièvre souvent plus élevée (au-dessus de 38,5°C).
– Des pleurs intenses et soudains, surtout dès que le bébé est allongé.
– L’enfant se touche ou se tire l’oreille.
– Un refus de s’alimenter (la succion est douloureuse).

Quelles sont les alternatives à essayer AVANT le Doliprane® ?
Le Doliprane® doit être la dernière étape, pas la première. Avant d’en arriver là, essayez les solutions de confort :
1. Le froid : Donnez-lui un anneau de dentition réfrigéré (pas congelé). Le froid est un puissant anesthésiant naturel.
2. Le massage gingival : Avec un doigt propre ou un petit « doigtier » en silicone, massez-lui doucement la gencive là où elle est gonflée.
3. Le réconfort : Parfois, les pleurs sont liés à l’angoisse de la séparation ou à l’inconfort. Un câlin, du portage ou une tétée peuvent suffire à l’apaiser.
L’avis du pédiatre
« La règle avec le paracétamol est simple : on ne traite pas une ‘éventualité’, on traite un symptôme. Si l’enfant dort, on ne le réveille pas pour lui donner du Doliprane. S’il se réveille en pleurs et qu’il est inconsolable malgré les câlins et l’anneau de dentition, oui, on lui donne une dose pour le soulager. Mais si ce scénario se répète 3 ou 4 soirs de suite, il faut m’appeler. Ce ne sont plus les dents, c’est une otite jusqu’à preuve du contraire. »
Un médicament pour la douleur, pas pour la prévention
Le Doliprane® est un outil formidable pour soulager la douleur réelle de votre enfant. Il ne doit cependant pas devenir un « sirop pour dormir » donné par anticipation. En l’utilisant à bon escient, et en consultant votre médecin si les pleurs nocturnes deviennent systématiques, vous assurez la sécurité et le bien-être de votre bébé.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Puis-je alterner Doliprane® et Advil® (Ibuprofène) ?
L’ibuprofène (Advil®, Nurofen®) est un anti-inflammatoire. Il est efficace sur la douleur dentaire, mais il est déconseillé chez l’enfant de moins de 3 mois et ne doit jamais être donné sans s’assurer que l’enfant n’a pas d’infection (comme la varicelle) ou de problème rénal. Le paracétamol reste toujours le premier choix. N’alternez pas sans avis médical.
🌿 Le collier d’ambre est-il efficace ?
Non. Aucune étude scientifique n’a jamais prouvé son efficacité. En revanche, toutes les sociétés de pédiatrie le déconseillent formellement en raison du risque majeur d’étranglement (si le collier s’accroche) ou d’étouffement (si le collier casse et que l’enfant avale une perle).
➡️ Les gels gingivaux sont-ils utiles ?
Ils ont un effet très limité. Leur principe anesthésiant est très léger et il est « lavé » par la salive en quelques minutes. Ils peuvent offrir un soulagement psychologique au parent (le sentiment de « faire quelque chose »), mais leur efficacité réelle est très faible.







