Dentiste examinant une radio

Collaboration salariée dentiste : quel pourcentage de rémunération ?

Vous êtes jeune dentiste et un cabinet vous propose un contrat de « collaboration salariée ». Ce statut hybride, à mi-chemin entre le salariat pur et la collaboration libérale, est de plus en plus fréquent. Mais comment est-il rémunéré ? La base est presque toujours un pourcentage sur les actes. Quel est le taux standard et que couvre-t-il exactement ?

Les infos à retenir

  • 📈 Le standard du marché : 25% à 35% du CA. La rémunération d’un collaborateur salarié est généralement fixée à un pourcentage sur le chiffre d’affaires brut (les honoraires encaissés) qu’il génère. Ce taux se situe entre 25% et 35%.
  • Un statut de salarié : Vous signez un vrai contrat de travail (CDI ou CDD). Vous êtes donc affilié au régime général de la Sécurité Sociale et vous cotisez pour l’assurance chômage.
  • 💰 Charges du cabinet vs Charges du salarié : Ce pourcentage peut sembler faible, mais le cabinet titulaire paie 100% des charges : le loyer, l’assistante dentaire, le matériel, les consommables et les frais de prothèse.
  • Le point de négociation clé : les frais de prothèse. Le point le plus important à clarifier dans le contrat est de savoir si votre pourcentage s’applique sur le CA « brut » ou sur le CA « net de frais de prothèse ».

Salarié ou Libéral : quelle est la différence de rémunération ?

Il ne faut pas confondre les deux statuts, dont les pourcentages sont inversés.

Le collaborateur libéral (le plus courant)

Le dentiste collaborateur est un indépendant. Il est locataire du fauteuil. Il encaisse 100% de ses honoraires et paie ses propres charges (URSSAF, CARCDSF…). En fin de mois, il reverse une redevance (un « loyer ») au titulaire du cabinet, souvent 40% à 50% de son chiffre d’affaires, pour couvrir les frais de mise à disposition du local, du matériel et de l’assistante. Il garde donc 50% à 60% pour lui, mais doit payer toutes ses charges personnelles dessus.

Le collaborateur salarié (votre cas)

Vous êtes un employé du cabinet. Vous ne touchez pas directement les honoraires. C’est le cabinet qui encaisse 100% du chiffre d’affaires que vous produisez. En échange, le cabinet vous verse un salaire, qui est le plus souvent un pourcentage de ce chiffre d’affaires (25% à 35%). Sur ce salaire brut, le cabinet paie des charges patronales et vous payez des charges salariales. C’est un modèle « zéro risque » pour le jeune dentiste, mais souvent moins rémunérateur à long terme.


Le point crucial : le pourcentage est-il calculé sur le CA brut ou net de prothèse ?

C’est la ligne du contrat qui peut tout changer. Les frais de laboratoire (la fabrication des couronnes, des bridges…) représentent une part très importante du coût d’un acte prothétique.

➡️ Cas 1 : Pourcentage sur le CA Brut (le plus favorable)

Votre contrat stipule « 30% des honoraires encaissés ». Si vous posez une couronne facturée 1000€ au patient, vous touchez 300€ bruts. Le cabinet, lui, encaisse les 700€ restants et doit payer le prothésiste (ex: 200€) sur sa part.

➡️ Cas 2 : Pourcentage sur le CA Net de Prothèse (le plus courant)

Votre contrat stipule « 30% des honoraires, déduction faite des frais de laboratoire ». Pour la même couronne à 1000€, le cabinet déduit d’abord les 200€ du prothésiste. Votre pourcentage s’applique sur la base restante (800€). Vous touchez 240€ bruts.
Un pourcentage de 30% « net de prothèse » est donc bien moins avantageux qu’un 30% « brut ».

L’avis de l’expert-comptable spécialisé dentaire

« Le salariat pour les jeunes dentistes se développe beaucoup dans les centres dentaires. Le 30% brut est un bon standard. Mais je vois de plus en plus de contrats à 28% ou 30% net de frais de prothèse. Il faut sortir la calculatrice. Sur des soins classiques (caries, détartrage), il n’y a pas de frais de prothèse, donc le calcul est simple. Mais sur une grosse activité prothétique, la différence est énorme. Je conseille toujours de négocier un minimum garanti horaire ou journalier pour se protéger les premiers mois. »


Un statut sécurisant, mais qui demande un contrat clair

La collaboration salariée est une excellente option pour un jeune dentiste qui souhaite se concentrer sur la pratique clinique sans les tracas de la gestion d’entreprise. Le pourcentage proposé doit être analysé à la lumière de ce qu’il inclut. Un contrat clair, définissant précisément l’assiette de calcul de votre rémunération (brut ou net de prothèse), est la seule garantie d’une collaboration sereine et équitable.


Foire Aux Questions (FAQ)

🤔 Le statut de salarié est-il moins avantageux fiscalement ?

Pas forcément. En tant que salarié, vous bénéficiez d’une protection sociale complète (chômage, retraite au régime général) que n’a pas le libéral. Le « net » après impôt est souvent plus faible en salariat, mais le « net de charges et de risques » est plus sécurisant. C’est un choix de vie.

💰 Y a-t-il un salaire minimum garanti ?

C’est un point à négocier. Le contrat est souvent basé sur un pourcentage pur. Cependant, il est très courant de négocier un salaire minimum brut garanti (ex: 3 000€ bruts), qui agit comme un filet de sécurité si vous n’atteignez pas un chiffre d’affaires suffisant les premiers mois.

📈 Puis-je négocier mon pourcentage ?

Oui. Le pourcentage dépend de votre expérience. Un dentiste fraîchement diplômé se verra proposer 25-28%, tandis qu’un praticien expérimenté avec des compétences spécifiques (implantologie, endodontie) pourra négocier 35%, voire 40% sur ses actes spécifiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *