La pompe à Apokinon® (Apomorphine) est un traitement de pointe qui change la vie de nombreux patients atteints de la maladie de Parkinson, en lissant les fluctuations motrices. Cependant, pour certains, le traitement devient insupportable. Entre les effets secondaires cutanés et les nausées, l’abandon peut sembler la seule issue. Il est crucial de ne pas prendre cette décision seul et de savoir que des solutions existent.
Les infos à retenir
- 🚨 Ne jamais arrêter le traitement seul : L’arrêt brutal de l’Apomorphine peut entraîner un syndrome de sevrage ou une aggravation majeure des symptômes parkinsoniens. C’est une décision médicale.
- ➡️ La cause N°1 d’intolérance : les nodules sous-cutanés. La perfusion continue provoque très fréquemment des nodules (boules) douloureux, des rougeurs et des démangeaisons aux points d’injection.
- 🤢 Les autres effets majeurs : Des nausées importantes (surtout au début), une somnolence ou des troubles neuropsychiatriques (hallucinations) peuvent aussi rendre le traitement difficile à supporter.
- 👍 Des solutions existent : Parlez-en à votre neurologue ! Des solutions pour gérer les nodules existent (massages, rotation des sites, ultrasons) et des traitements alternatifs (stimulation cérébrale, autres pompes) peuvent être discutés.
Quelles sont les causes d’intolérance les plus fréquentes ?
L’abandon du traitement par pompe à Apomorphine est presque toujours lié à la gestion de ses effets secondaires.
Les nodules sous-cutanés
C’est la complication la plus fréquente et la plus douloureuse. Le produit, perfusé sous la peau, est irritant. Il crée une réaction inflammatoire qui forme des « boules » dures et sensibles sous la peau, rendant les sites d’injection de moins en moins nombreux. C’est souvent la première cause d’épuisement du patient face au traitement.
Les troubles digestifs et neuropsychiatriques
L’Apomorphine est un puissant dopaminergique. Elle peut provoquer des nausées et vomissements très intenses, surtout au début du traitement, ce qui nécessite la prise d’un anti-vomitif (Dompéridone) en parallèle. Elle peut aussi, à fortes doses ou chez des patients sensibles, induire une somnolence diurne, de la confusion, voire des hallucinations ou des troubles du contrôle des impulsions (addiction au jeu, achats compulsifs…).
Comment gérer les nodules pour mieux supporter la pompe ?
La gestion des nodules est la clé pour tenir le traitement sur le long terme. Une infirmière spécialisée doit vous former à ces gestes :
– La rotation stricte des sites : Ne jamais repiquer au même endroit. Il faut utiliser tout l’abdomen et les cuisses, en changeant de site chaque jour selon un schéma précis.
– L’hygiène et le massage : Désinfecter parfaitement la peau avant et masser doucement le site d’injection après le retrait du cathéter pour « casser » le nodule débutant.
– Les traitements locaux : L’application d’ultrasons (par un kinésithérapeute) sur les nodules anciens ou l’application de crèmes spécifiques peut aider à les réduire.

Quelles sont les alternatives si je ne supporte vraiment plus la pompe ?
Si, malgré une gestion optimale, les effets secondaires (cutanés ou psychiques) l’emportent sur les bénéfices, vous n’êtes pas dans une impasse. Il est impératif de retourner voir votre neurologue pour discuter des autres options thérapeutiques pour les formes avancées de la maladie.
Les principales alternatives sont :
– La stimulation cérébrale profonde (SCP) : Une intervention neurochirurgicale qui consiste à implanter des électrodes dans le cerveau.
– La pompe à Duodopa® : Une pompe qui administre la Levodopa directement dans l’intestin via une sonde de gastrostomie.
L’avis du neurologue spécialisé Parkinson
« La pompe à Apokinon est un traitement formidable, mais qui demande un gros investissement du patient et de l’équipe soignante. Les nodules sont un combat quotidien. Je dis à mes patients : ‘Ne subissez pas’. Si la gestion de la peau devient plus invalidante que la maladie elle-même, nous avons échoué. Nous devons alors réévaluer la situation. Parfois, un simple réglage des débits de la pompe suffit, ou un changement de type de cathéter. Si ça ne marche pas, on discute ouvertement des autres options, comme la stimulation cérébrale. Il y a toujours un plan B. »
Ne restez pas seul face aux effets secondaires
Ne plus supporter sa pompe à Apokinon est une situation fréquente qui ne doit pas être vécue comme un échec. C’est le signe qu’un ajustement est nécessaire. En parlant ouvertement à votre équipe de neurologie, vous trouverez des solutions pour gérer les effets indésirables ou, si nécessaire, vous orienter vers une autre stratégie thérapeutique tout aussi efficace pour contrôler vos symptômes.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 La pompe à Apokinon fait-elle grossir ?
Non, ce n’est pas un effet secondaire direct et fréquent du produit lui-même. Cependant, une somnolence importante peut réduire l’activité physique, et les troubles du contrôle des impulsions peuvent (rarement) entraîner une alimentation compulsive (hyperphagie).
💉 Dois-je arrêter la pompe si j’ai de la fièvre ?
Si vous avez de la fièvre ET qu’un site d’injection est très rouge, chaud et douloureux, vous avez peut-être un abcès cutané. Il faut consulter votre médecin rapidement pour un avis. N’arrêtez jamais la pompe de votre propre chef sans avis médical.
💤 La somnolence s’améliore-t-elle avec le temps ?
La somnolence est fréquente, surtout lors de l’augmentation des doses. Elle peut s’atténuer avec le temps. Si elle reste invalidante et provoque des « endormissements soudains », il est impératif d’en parler à votre neurologue car cela est dangereux (notamment pour la conduite).







